Le Conservatoire Botanique National de Mascarin a reçu le soutien du FEDER pour développer un programme de végétalisation des espaces urbains de l’île avec des plantes indigènes.
Lentement mais sûrement, l’idée fait son chemin : utiliser des espèces spécifiquement réunionnaise pour végétaliser les espaces publics, afin de contribuer à la sauvegarde de la biodiversité de l’île. “ A la fin des années 1990, divers partenaires avaient élaboré une liste verte de plante indigènes – présentes sur l’île avant l’arrivée de l’homme – préconisées dans les opérations d’aménagement, mais faute de financement pour son animation la démarche n’avait pas dépassé le stade des intentions, rappelle Luc Gigord, directeur général du Conservatoire Botanique de Mascarin (CBNM). Il y a quelques années, elle a été relancé suite à un appel à projet ministériel et baptisée DAUPI (Démarche Aménagement Urbain et Plantes indigènes)”.
150 espèces proposées
Mascarain a sélectionné 150 espèces, réalisé des fiches descriptives pour les faire connaître, mis au point des itinéraires techniques de production à destination des pépiniéristes, inventorié les arboretums où ces plantes sont cultivées pour éviter les prélèvements dans la nature.
Cette première phase de construction des outils s’est poursuivie en 2015 à la demande de l’Etat, qui a chargé le Conservatoire de créer une plate-forme web à vocation pratique, présentant les plantes adaptées à chaque zone de l’île, ainsi qu’un annuaire de tous les partenaires adhérant à la démarche.
Au mois d’avril, une subvention FEDER de 380 000 euros (dont 30% apportés par la Région) a été attribué au CBNM pour la poursuite du programme DAUPI : consolider les outils, développer les échanges avec les aménageurs, les élus, les techniciens et sensibiliser le public à l’intérêt exotiques non envahissantes, à l’image du flamboyant ou d’autres espèces patrimoniales, ont aussi leur place dans les aménagements, précise Luc Gigord. Il nous faut en revanche alerter sur les risques de certaines espèces envahissantes. Pour convaincre les professionnels d’arrêter d’utiliser des exotiques, nous proposons des espèces indigènes de substitution présentant les mêmes qualités”.
Plusieurs communes ont déjà adhéré au projet. On peut ainsi voir les benjoins, des bois d’arnette ou des bois de chenille pousser au bord de plusieurs rues du centre-ville. Récemment, les abords de la centrale EDF, de Sainte-Rose ont également été végétalisés avec des indigènes.
Lentement mais sûrement, La Réunion pourra se doter d’une identité paysagère originale, tout en sauvegardant son patrimoine végétal.
Source : Le Quotidien